07/12/2009

l-enveloppe

Ça y est, la valse des coachs a commencé, avec en particulier l’éviction de mon (presque) homonyme Lawrence Frank, coupé par les dirigeants des New Jersey Nets.

Pour l’anecdote, je m’appelle Frank, mais ça, tout le monde le sait, et j’entraine au club du Net’s (Nord-Est Toulousain).

Les similitudes s’arrêtent là, mes résultats sont meilleurs et mes dirigeants ne comptent pas m’évincer !

Cette période, disais-je, propice au changement de tacticien sur les bancs, dans les différents championnats professionnels, m’a fait penser à une petite histoire, que l’on m’a racontée à mes débuts d’entraineur. Je vais essayer de la retranscrire la plus fidèlement possible.

M.X est le nouvel entraineur d’une équipe professionnelle française qui se morfond en bas de classement. Il prend la succession de M.Y, fraîchement débarqué par le conseil d’administration du club à cause des mauvais résultats de début de saison.

Ce dernier, vidant son bureau attenant à la salle suite à son licenciement croise M.X. Il lui tend trois enveloppes numérotées, en lui disant d’en ouvrir une seule à la fois pour chaque problème à surmonter au cours de la saison.

M.X est dubitatif, mais écoute le conseil de son prédécesseur et range les enveloppes dans sa sacoche.

Le championnat continue donc avec un M.X missionné pour jouer le maintien, beaucoup d’attentes pèsent sur ses épaules.

Las, ses débuts à la tête de l’équipe se soldent par trois nouvelles défaites. L’impatience des supporters et des dirigeants commencent déjà à se faire sentir. Devant la difficulté de la situation, il décide d’ouvrir la première enveloppe remise par son prédécesseur.

A l’intérieur, il trouve ce petit mot : « c’est la faute du coach précédent »

 

Il prend donc acte de ce conseil, et devant les dirigeants et la presse, il n’hésite pas à descendre en flamme M.Y, coupable de n’avoir pas suffisamment bien préparé l’équipe en présaison. Ceux-ci sont à la rue physiquement, M.X doit tout recommencer pour qu’ils soient dans les clous.

En plus, M.Y a fait n’importe quoi, et les joueurs sont perdus sur le terrain, et en manque de confiance… Alors du coup, M.X doit redoubler d’efforts pour rattraper le temps perdu, mais Rome ne s’est pas fait en un jour, n’est-ce pas ?

Ces explications, bien que capillotractées[1], sont entendues par les dirigeants et les supporters, et M.X peut souffler.

Un mois plus tard, la phase aller du championnat prend fin, mais l’équipe se débat toujours au fond du classement, malgré des opportunités de victoire face à des concurrents directs pour le maintien.

De nouveau, la pression se fait ressentir sur les épaules de M.X, qui sent que ses jours sont comptés à la tête de l’équipe.

Il décide donc d’ouvrir la deuxième enveloppe afin d’avoir un nouveau sursis.

A l’intérieur de la deuxième enveloppe, il découvre le mot suivant : « les américains ne sont pas au niveau ».

Interviewé par Basketsession pour le nouveau numéro de Reverse, il lâche que les deux américains[2] sont plus là en touristes qu’autre chose, qu’ils passent leur vie au Mc do tellement ils ont le mal du pays, qu’ils ne font aucun effort d’intégration, qu’ils pourrissent l’ambiance par leurs états d’âme, et que de toutes façons, ils sont cramés, ce sont juste des gars qui jouent sur leur réputation… Si les dirigeants veulent que l’équipe se maintienne, il n’y a pas de secret, il faut virer les deux américains, et les remplacer par deux petits jeunes issus de NCAA, avec de vraies qualités athlétiques, et qui ont les crocs.
Les dirigeants prennent acte, et congédient illico presto les deux américains, dont le rendement n’était pas si mauvais pourtant.

M.X a dirigé le mécontentement sur les joueurs partant, et accueille deux américains qu’il a lui-même scouté… Promis juré, pour les matchs retour du championnat, l’équipe va cartonner !

Et au bout de cinq matchs, trois défaites de plus… La patience du public, qui déserte la salle, et des dirigeants, a atteint ses limites.

M.X se sait à nouveau poussé dans les cordes.

Il a critiqué le fond de jeu proposé par son prédécesseur, les américains qui devaient tenir la baraque, mais rien ne change, son équipe file tout droit vers la relégation.

Il ne lui reste qu’un joker : la troisième enveloppe…

Fébrilement, il décachète l’enveloppe et en retire le contenu.

Sur le papier manuscrit où il espère avoir encore une idée pour obtenir un sursis, il peut lire ces mots-ci : « prépare trois enveloppes ».

 

Il va sans dire que toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé n’est que pure coïncidence…

Publié par Frank Cambus

Passionné de basket, collectionneur à mes heures, j'empile les magazines et livres de basket autant que Jojo enfilait les paniers ou Stockton les passes... Il est temps de les ressortir et de les partager!

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