C’est marrant, j’ai encore parfois la boule au ventre avant d’aller coacher.

Plus quand je joue, ça c’est terminé… Parce que je me connais bien, je sais ce que je suis encore en mesure de faire ou pas, et j’ai une confiance absolue en mes coéquipiers. Je ne redoute plus depuis longtemps d’aller jouer, au contraire, j’en profite à fond, puisque je sais que j’arrêterai bientôt. J’ai pris du recul sur ma pratique.
Mais quand je coache, ce n’est pas pareil… J’ai l’impression de moins maîtriser ce qui se passe. Si mes joueuses ne mettent pas un tir, font des mauvais choix, je cherche d’autres solutions, mais je subis la méforme (ou la supériorité de l’adversaire).

Alors j’ai encore la boule au ventre.

Parce que la compétition, ça bouffe malgré tout. Qu’on le veuille ou non.
Et pourtant, je ne coache pas en Pro A ou en Ligue Féminine, avec l’obligation de résultats, avec les enjeux financiers qui en découlent. Heureusement, sinon j’aurais un ulcère !
Et pourtant, je ne fais que des minimes filles, certes en championnat de France, mais nous sommes tous là sur notre temps de loisirs. Ce n’est pas mon métier, encore moins celui des filles, toutes scolarisées, bien entendu.
Mais on veut bien faire, et puisqu’on consacre du temps à notre passion, autant le faire du mieux possible. Pour vivre des moments humains forts. Pour partager notre passion. Pour avoir de bons résultats et se dire que le travail paye.

Mais j’ai toujours la boule au ventre avant d’aller coacher.

C’est marrant, quand j’ai découvert ce sport, c’était un loisir que je pratiquais dans le garage de mon cousin le dimanche après-midi, sur le panier fixé au dessus de la porte. Comment aurais-je pu deviner que cela allait devenir une passion ?
Non, plus qu’une passion : un mode de vie.
Alors peut-être que c’est pour ça que j’ai encore la boule au ventre. Parce que ça dépasse le simple cadre du loisir ?
Dès fois je me dis que j’aurais eu mieux fait de me passionner pour l’archéologie ou faire de la salsa, ça me boufferait moins. Ca me stresserait moins. Quoique…
Mais est-ce que j’aurais vu et vécu tout ce que le basket m’a apporté, humainement et sportivement parlant ? Des émotions, des amitiés, des (petits) voyages…
Alors on se dit que ça vaut la peine.

Mais j’ai encore cette boule au ventre pourtant…

Je suis vraiment d’un naturel stressé, c’est fou… Mon kiné me dit que je suis trop tendu… C’est pas faux.
Pourtant quel est l’enjeu ? Il est bien moindre que celui du sport professionnel.

C’est là que je me dis qu’on se prend parfois un peu trop au sérieux, qu’on peut mettre une pression sur les épaules d’enfants qui sont là uniquement pour prendre du plaisir. Certes à un certain niveau, on ne prend du plaisir que grâce à la compétition, et toutes les sensations que cela amène. Mais à un niveau moindre ?

Ca va paraître marrant, mais j’ai autant de plaisir à aller voir des mini-poussins jouer que de voir un match professionnel. Si, si, c’est vrai ! Depuis quelques années, je ne rate pas le fameux tournoi du 1er mai, qui rassemble tous les clubs de mini-basket de la région. J’y vais pourtant chaque fois en tant que spectateur, je ne suis même pas impliqué en tant que coach ou arbitre. J’accompagne les petits de mon club, et je les regarde évoluer sur les terrains. Et je les regarde s’amuser. Parce que oui, on s’amuse… Le basket est un jeu, non ?
Et je m’éclate à les voir tout sourire (parfois les dents en moins, la petite souris est passée par là), à essayer de chiper le ballon dans les mains de l’adversaire, à être tout content dès qu’un panier est marqué. Pas de mauvais esprit, des enfants qui jouent, tout simplement.
A ce niveau-là, il n’y a pas d’enjeu… Que du jeu.
Le stress, la pression du résultat ne doit pas exister dans cette catégorie-là. Ce n’est que du plaisir. N’est-ce pas là l’essence même de notre sport ?
Parfois on aurait tendance à l’oublier.

Mais franchement, ça me manquerait de ne plus avoir la boule au ventre avant d’aller coacher.

Publié par Frank Cambus

Passionné de basket, collectionneur à mes heures, j'empile les magazines et livres de basket autant que Jojo enfilait les paniers ou Stockton les passes... Il est temps de les ressortir et de les partager!

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