03/11/2009

Au cours de ma formation permanente d’entraineur, je suis amené à assister à de nombreux colloques, ou « clinics » animés par des références en la matière.

De tous ceux auxquels j’ai assisté, l’un d’entre eux m’aura particulièrement marqué : celui du club des Net’s (Nord Est Toulousain) en février dernier, non pas parce que c’est le club où je suis licencié, mais bien par rapport à la qualité des interventions.
Nous avons eu en fil conducteur la formation du jeune joueur, et au-delà des interventions « classiques » sur l’aspect technique ou tactique du jeu, nous avons eu des échanges tout à fait intéressants avec Claude Onesta, entraineur de l’équipe de France de Hand, et Luis Fernandez, conférencier à l’INSEP en psychologie sportive, qui a collaboré à une trentaine de titres Mondiaux dans tous les sports et qui a géré des carrières de sportifs.

Claude Onesta, venu en voisin, nous a captivés avec sa verve légendaire, en mettant l’accent sur son rôle de sélectionneur au sein de l’équipe de France, en distillant quelques bons mots sur les joueurs, en particulier Karabatic dont les oreilles doivent encore siffler.

L’essentiel de son discours était le suivant : « Avec les meilleurs joueurs du monde vous devenez celui qui doit les faire jouer ensemble. Apporter les solutions à tous les problèmes. Préserver l’intérêt collectif. Etre à l’écoute de tous, avoir de l’humilité. Savoir distribuer les rôles, préserver les équilibres. Pour les jeunes, les problématiques sont liées aux âges. Le rôle de l’entraîneur est d’accompagner, aider à grandir, d’améliorer le potentiel technique »

L’autre intervenant de la matinée, Luis Fernandez, à ne pas confondre avec son homonyme footballistique, nous a parlé de l’aspect psychologique, et des valeurs véhiculées par l’entraineur, qui doit savoir gérer le stress, les situations d’échecs. Il doit en effet préférer à la théorie les principes établis en commun, le travail, qui sont deux moteurs pour gérer un groupe, le collectif, l’individu.

Luis Fernandez a un CV long comme le bras, que l’on peut découvrir sur son site internet savoir gagner. C’est son intervention que je vais essayer de retranscrire le mieux possible.

Selon lui, chaque équipe construit son histoire, définit ses objectifs, et l’entraineur est garant de la capitalisation du patrimoine commun, il définit avec son groupe un cadre de travail.

La définition des responsabilités permet aussi à chacun de connaître son rôle, afin d’éviter l’éparpillement, où la prise en charge d’activités qui ne lui appartiennent pas.

Les joueurs sont responsables de la pratique.

L’entraineur est responsable des principes (la ligne directrice)

Les dirigeants sont responsables administratifs

Il est bien entendu essentiel que chacun respecte la tâche qui lui est attribuée, et prenne la responsabilité de ce rôle.

L’entraineur doit faire attention à certaines attitudes parasites :

Ne pas être trop à l’écoute des doléances des joueurs, car ceux-ci placent l’intérêt individuel devant l’intérêt collectif (et c’est bien humain)

Ne pas être dans une attitude fusionnelle, il doit chercher le contrepied pour surprendre son groupe, pour trouver le bon tempo d’excitation (entre euphorie ou relâchement), afin d’être au service de l’objectif et du collectif.

« On joue avec son corps, on lutte avec ses tripes, on gagne avec sa tête »

 

 

Le discours d’avant match est capital pour être efficace en situation de compétition. Il met en avant quelques éléments permettant d’avoir un discours cohérent par rapport aux objectifs.

Il déconseille fortement d’insister sur l’entrée dans le match : « si on fait une bonne entame de match… On est prêt à jouer de suite… On creuse l’écart de suite…» à cause d’un risque de relâchement du groupe sur la suite du match, en ayant la sensation d’avoir atteint cet objectif ou inversement, cela peut mettre un coup de massue si on n’arrive pas à réaliser une telle entame.

Il préconise en effet un discours d’avant-match à rebours : on commence par la fin du match, afin de se préparer à se responsabiliser en cas de difficulté. On donne des repères communs qui aideront à rassembler le groupe, à le remobiliser : « quand on domine ou on est dominé, on évite l’individualisme, on privilégie toujours le collectif ».

 

« Le groupe est toujours plus fort que le plus fort du groupe »

Les quelques principes du discours d’avant match peuvent s’articuler comme ceci :

1 – Rêve à vivre (fin du match, de saison) : on se projette sur ce que l’on veut atteindre ensemble

2 – On fait le ménage dans sa tête, on « enlève le frein à main » concernant sa production, ce qui veut dire que l’on est prêt à accepter le « rêve brisé »

3 – Au-delà du rêve : suis-je prêt à accepter le pire et le meilleur ?

4 – La réserve d’énergie (quel cadeau je me fais en gagnant la rencontre, pour qui je la joue ?)

5 – L’élaboration du rêve : je planifie ma partie

6 – Action après action, comment je la visualise ?

La projection de la rencontre et l’acceptation de l’échec à priori permettent d’enlever la pression. L’aspect psychologique est primordial, pour mettre ses joueurs en condition de réussite.

 

Voilà les quelques notes qui me restent de cette intervention, que j’ai essayé de retranscrire au mieux. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poster dans les commentaires, je m’efforcerai d’y répondre au mieux !

Publié par Frank Cambus

Passionné de basket, collectionneur à mes heures, j'empile les magazines et livres de basket autant que Jojo enfilait les paniers ou Stockton les passes... Il est temps de les ressortir et de les partager!

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