04/11/2009
Je retranscris intégralement l’histoire que j’avais publié sur l’ancien blog BS, en espérant que cela soit toujours agréable à relire, ou à découvrir.
Saison 98-99
Il y prescription maintenant. 10 ans ont passé, mais le traumatisme reste.
Bon, ok, j’exagère un peu quand je parle de traumatisme… Quoique…
A cette époque, je viens de fêter mes 21 ans, et je m’apprête à disputer une saison dans mon nouveau club, Montréjeau, en honneur région.
Petit flashback pour décrire la situation de l’époque : la saison précédente, trois clubs commingeois décident de s’unir pour le meilleur, mais surtout pour le pire. L’UMCB (Union Masculine Comminges Basket) était née.
L’UMCB regroupait Montréjeau, évoluant en honneur région, Salies du Salat (excellence départementale) et St Gaudens (promotion excellence départementale). Dans ce No Man’s Land de basket qu’est le sud de la Haute Garonne, regrouper les meilleurs joueurs du secteur était une excellente idée.
Ainsi l’équipe 1 était basée sur Montréjeau, l’équipe 2 sur Salies du Salat et l’équipe 3 à St Gaudens. Jusque là, rien d’anormal.
Après un début de saison convaincant, avec trois tours de coupe de France (défaite face à Bayonne), et une place dans le haut de tableau de la division honneur région, l’Union tomba en lambeaux, à cause de querelles de dirigeants. Chaque joueur fut prié de retourner très vite dans son club d’origine. Même si officiellement l’Union existait jusqu’à la fin de la saison, officieusement, elle était dissoute. Quel gâchis !
De ce fait, après avoir participé à toute la pré-saison avec l’équipe 1et aux matchs de coupe de France, je revins avec l’équipe 2, en excellence département, dans le club où j’étais officiellement licencié.
La saison fut pénible, en partie à cause des tensions qu’il y eut entre les dirigeants des différents clubs, et le manque de liberté que nous avons eu pour évoluer dans l’équipe de notre choix (en fonction de notre niveau, s’entend). Lorsque le président de Montréjeau me contacta pour jouer le dernier match de l’Union dans sa version officielle en mai 98, je n’ai pas hésité une seconde, quitte à me mettre du monde de mon club d’origine à dos.
Nous nous sommes déplacés dans le Lot pour un match de classement sans importance, en effectif très réduit. Cependant, si le président souhaitait ma présence, c’était surtout parce qu’il recherchait un meneur pour la saison suivante.
Suite au match de classement (gagné pour l’anecdote), j’ai signé les papiers de mutations sur le parking avant de reprendre la route. En effet, l’UMCB étant officiellement dissoute dès la fin de saison, il me fallait faire un choix. Et pour jouer en région dans ce secteur-là, peu de solutions se proposaient à moi. Au moment où j’ai apposé ma signature sur le papier de mutation, je ne savais pas que je signais pour une saison de galère !
Eté 1998
Je me prépare comme jamais, archi-motivé à l’idée de retrouver une équipe jeune, athlétique (ça dunkait de tous les côtés, sauf moi), et avec un potentiel vraiment intéressant. La montée peut même être envisagée.
A une semaine de la reprise, je rends visite à ma grand-mère qui vivait à proximité de Montréjeau. Elle achetait la Dépêche du Midi tous les jours. En parcourant la feuille de choux, j’aperçois un article sur la future reprise de saison des Aiglons (notre surnom), sous la direction de leur entraîneur-joueur… Moi-même ! Cité nominativement dans le journal !!!
Qu’est-ce que c’est que ce sketch ??? Dès le soir, j’appelle le président, qui cherche à noyer le poisson. Il m’annonce à demi-mots que le coach emblématique a pris sa retraite sportive durant l’été, sur un coup de tête, et n’ayant personne sous la main, il a pensé à moi, qui à l’époque avait déjà une petite expérience de coaching (sans m’en parler préalablement, bien entendu). Bon, ok… Ca sent le coup fourré, mais il m’assure qu’il cherche une solution pérenne, et me demande avec insistance d’assurer au moins le début de saison. Ce que j’accepte, sans forcément m’en réjouir.
Premier jour d’entraînement
J’attendais ce moment avec impatience, même si le désistement du coach m’avait un peu perturbé. J’avais préparé ma séance, que j’allais diriger et faire à la fois. Entraineur-joueur, c’est un vrai sacerdoce !
J’étais le premier arrivé au point de rendez-vous, suivi par une poignée d’autres joueurs que je ne connaissais pas… Où étaient donc passés les gars de l’année précédente ???
Le président arrive enfin, et me prend à part :
– Bon écoute, je ne sais pas trop comment te l’annoncer, mais la plupart des gars ont choisi d’aller jouer à St Gaudens cette saison…
– Quoi ??? Mais pourquoi vous ne m’avez pas appelé pour me prévenir ??? Vous me mettez au pied du mur, je fais quoi maintenant ?
– On va trouver une solution, d’autant qu’il reste quand même quelques joueurs, dont Fabrice. Ne t’inquiète pas, ça va aller.
Fabrice est un excellent joueur, largement au dessus du niveau, mais malgré tout, je me sens con. Trahi et con. Mon départ vers Montréjeau m’avait déjà valu des critiques, entre ceux qui doutaient de mon niveau de jeu, et qui pensaient que je n’avais rien à faire en région, et ceux qui tout simplement ne comprenaient pas que je quitte le bercail. Que faire ? Tout laisser tomber, retourner la tête basse vers Salies du Salat et reconnaitre que j’avais fait une erreur, où lutter tant bien que mal ?
J’ai fait le choix de rester.
Après tout, comme dit le proverbe « là où la mule s’arrête, l’ariègeois continue ». Trop fier pour faire marche arrière et admettre que je suis tombé dans un traquenard, trop fier pour ne pas montrer que je peux jouer à ce niveau-là.
On commence donc, même si l’enthousiasme n’est pas au rendez-vous, en effectif réduit. Au-delà de la quantité, la qualité fait peur ! Peu de joueurs expérimentés, trois cadets dont un débutant… Mais qu’est-ce que je fous dans cette galère ???
La saison va commencer dans moins d’un mois. Une saison particulière, avec des moments étranges, parfois marrants. Mais qui sera, et je commençais à m’en douter, catastrophique d’un point de vue des résultats sportifs.