Toulouse et le basket, c’est aussi une histoire de records… Malheureusement souvent au détriment des joueurs de la ville rose. Après avoir été victime de Montpellier dans un match au score fleuve en 1987, puis avoir subi la remontée incroyable de 39 points par Antibes lors de barrages en 1989, les toulousains se sont inclinés face à Chalon sur Saône avec le plus petit score inscrit pour une équipe en ProA, seulement 32 points marqués.

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Les recrues autour de Laurent Buffard en début de saison (Carlos Daniel, Skeeter Henry, Alex Nelcha et Christophe Oiyé de retour au club) – photo La Dépêche

Depuis leur titre de champion de France de ProB en 1997 et l’accession dans l’élite du basket français, les Spacer’s de Toulouse vivent un véritable chemin de croix. La saison 1997-1998 voit Toulouse se maintenir de justesse en terminant 14èmes sur 16, avec un maigre bilan de 8 victoires pour 22 défaites. Pour leur deuxième saison en ProA, les Spacer’s se veulent optimistes malgré la baisse de 20% de leur budget, s’appuyant sur l’expérience de joueurs cadres (Christophe Soulé, Skeeter Henry, Forrest McKenzie, Alex Nelcha). Las, le début de saison raté sonne le glas pour Laurent Buffard qui est écarté du coaching au profit de Jean-Aimé Toupane. Côté joueurs, le rookie Carlos Daniel est prié de plier bagages.

Et en matière de mauvaise entame, les Spacer’s vont toucher le fond le 27 octobre 1998, face à Chalon sur Saône. Pour leur troisième saison en ProA, les chalonnais jouent le haut de tableau, autour de la rigueur défensive prônée par leur coach Philippe Hervé. A l’inverse, Toulouse n’a remporté qu’un match face à Evreux (le fameux « choc psychologique » consécutif au limogeage de Laurent Buffard), et cherche désespérément à lancer sa saison.

Et ce n’est pas en Bourgogne que cela va arriver… Bien au contraire!

Sur les bords de Saône, l’Elan Chalon va mettre une dérouillée aux toulousains. Les Spacer’s perdent dans les grandes largeurs, de 35 points. Mais plus que l’écart, c’est le faible total de points marqués qui choque. Toulouse a trainé sa misère sur le parquet de la Maison des Sports de Chalon toute la soirée: seulement 32 points marqués, dont 12 en première mi-temps! 

Kent Hill et Jimmy Nébot ont régné dans la raquette, inscrivant respectivement 17 et 15 points, soit autant au total que l’équipe haut-garonnaise… David Robinson et André Owens en rajoutant 11 chacun, les Gatlin (4 points), Schmitt (2), Mélicie (4) et Hay (3) n’ont pas à forcer leur talent…

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Laurent Rufier (photo La Dépêche)

Etouffés, les Spacer’s n’ont aucune solution leur permettant de sortir la tête de l’eau. Seul le vaillant intérieur Laurent Rufier (11 points et 5 rebonds) dépasse la dizaine. Les joueurs censés porter cette équipe pointent aux abonnés absents, Alex Nelcha ne marquant que 5 points et Skeeter Henry en ajoutant 6. Ce dernier était pourtant l’une des recrues phares. Il n’aura jamais réussi à s’imposer, et partira au bout de 13 matchs avec une moyenne de 11 points par rencontre.

Ali Bouziane, Forrest McKenzie et Stéphane Lauvergne rendront copie blanche de leur côté.

12 paniers sur 36, 2 sur 8 à trois points et 6/9 aux LF, 19 balles perdues; il n’y avait pas grand chose à attendre de cette rencontre. Christophe Soulé confessera plus tard à la Dépêche, pour expliquer la piètre performance, que «C’était un match disputé un mardi soir, après un déplacement en bus de plus de 10 heures et qui faisait suite à une défaite d’un point le samedi précédent chez nous, face à Levallois. On n’était pas dans les meilleures conditions.»

Pour finir d’enfoncer les Spacer’s, Christian Mercier, le président, annonce sa démission trois jours plus tard à l’issue du conseil d’administration. Même si l’on évoque à cette époque le maintien du soutien financier d’Extand, la réalité sera toute autre, et sans leur principal sponsor, les Spacer’s mettront la clé sous la porte à l’issue de cette frustrante saison (14èmes avec 5 victoires pour 25 défaites).

Publié par Frank Cambus

Passionné de basket, collectionneur à mes heures, j'empile les magazines et livres de basket autant que Jojo enfilait les paniers ou Stockton les passes... Il est temps de les ressortir et de les partager!

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