Caraman - 60's - sky hook

Match disputé sur le terrain extérieur Paul Murat de Caraman, où jusqu’à 700 spectateurs se rassemblaient

Que le terrain de Caraman était imprenable dans les années 50 !

L’équipe du Lauragais était parvenue à se hisser au plus haut niveau à cette période, et avait la particularité de disputer ses rencontres en extérieur. Imaginez le choc pour les internationaux disséminés dans les différentes équipes de l’élite, peu habitués à ces conditions spartiates, d’autant plus que le public caramanais aimait bien chahuter les vedettes de l’époque !

Ainsi, lors de la saison 1955-56, Caraman resta invaincu à domicile.

Dès leur arrivée, les adversaires étaient mis dans le bain :

Pas de salle, pas de vestiaires… Ils étaient orientés directement vers le café des sports distant de 300 mètres, et devaient se changer dans une salle au fond au bistrot local, dont le plafond était bas…

Pas de vestiaires, pas de douches… Afin de ne pas repartir dégoulinants de sueur après la rencontre, les joueurs, parfois amusés de la situation, devaient se laver dans la fontaine de la place publique !

Et n’oublions pas les conditions climatiques qui avaient une incidence sur les rencontres. Outre la neige à déblayer avant de jouer en plein hiver, le vent d’autan du Lauragais rendait les trajectoires de tirs capricieuses !

Les rencontres se déroulaient malgré tout, parfois sur un terrain encore humide d’une récente averse, ce qui rendaient les dribbles impossibles, tant le ballon était gorgé d’eau. Et que dire des jours de pluie diluviennes !

Lorsque ce n’était pas les conditions climatiques, le public s’amusait à mettre la pression aux adversaires. Ainsi, l’un des dirigeants emblématique de l’époque n’hésitait pas à faire trembler les supports du panier, qui étaient des rails de chemin de fer recyclés, lorsqu’un joueur adverse se présentait aux lancers-francs. Et les arbitres préféraient attendre que le calme revienne plutôt qu’intervenir dans ces moments-là !

Tout le monde savait que cela allait être difficile de s’imposer dans chef lieu de canton de 1500 habitants. Encore plus lorsque la table de marque était de la partie !

A l’époque, et encore plus en extérieur, pas de chronomètre ou de tableau de score électronique. La règle prévoyait que les trois dernières minutes d’une rencontre soient annoncées par la table de marque. Evidemment, la durée de ces fameuses trois minutes était aléatoire en fonction du score !

Les conditions climatiques, le terrain en mâchefer où les chutes étaient rédhibitoires, une table de marque pas toujours neutre et un public que l’on qualifiera de chauvin complétaient le tableau d’un fief imprenable !

Mais résumer le parcours de ce « petit poucet » de l’élite aux seules conditions de pratique du basket serait maladroit. En effet, durant son parcours en première division, l’équipe fut entrainée par Joë Jaunay, qui connut un parcours d’entraineur exemplaire (les demoiselles du CUC, les équipes de France seniors masculines et féminines, un poste de Directeur Technique National…) et qui sut dénicher des talents, comme le tarnais Louis Bertorelle, international à 63 reprises qui fit les beaux jours du basket toulousain.

Le club quittera l’élite en 1959, et ses meilleurs joueurs ainsi que l’entraineur emblématique Joë Jaunay rejoindront le RCMT (Racing Club Municipal Toulouse) pour poursuivre au plus haut niveau national.

Ci-dessous, un article de « Miroir Sprint » daté du 16 décembre 1957 où Caraman chute face au Racing Paris de Robert Monclar:

Caraman - 1957 - Racing-JSC

Publié par Frank Cambus

Passionné de basket, collectionneur à mes heures, j'empile les magazines et livres de basket autant que Jojo enfilait les paniers ou Stockton les passes... Il est temps de les ressortir et de les partager!

11 commentaires

  1. Voila un article qui fait bien plaisir a tous les licenciés du Caraman Basket Club !
    Merci !

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    1. Merci pour votre commentaire, n’hésitez pas à diffuser l’article autour de vous =)
      Bientôt de nouvelles notes sur les personnalités de votre club!

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  2. […] du jubilé de Louis Bertorelle, qui aura connu une carrière exemplaire sous le maillot de Caraman et du Racing Club Municipal de Toulouse, ainsi qu’en Equipe de France. Un prochain article de […]

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  3. […] Notons néanmoins que la ville de Toulouse sera très bien représenté avec pour la saison 1950-1951 deux promus, le RCMT et le CSE Toulouse (Cadets de St Etienne), ces derniers faisant deux saisons consécutives dans l’élite. Notons également que dans les années 50, un autre club de la banlieue toulousaine fera chuter du beau monde sur son terrain en mâchefer, Car…. […]

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  4. […] remonte progressivement dans la hiérarchie nationale après l’avoir quittée en 1961. Cet ancien bastion du basket français monte en Nationale 4 en 1973, puis deux plus tard en Nationale 3 avant d’arriver en 1977 en […]

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  5. […] Article initialement paru sur Hoop Diary le 21 janvier 2014 […]

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  6. […] privé des JO de Rome en 1960 pour une sombre histoire de faux amateurisme, dont il sorti blanchi. En effet, après avoir fait les beaux jours de Caraman entre la N1 (plus haut niveau à l’époque) et la N2, il est recruté en 1956 par le CEP […]

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  7. […] à devenir la norme pour la pratique du basket. Quelques endroits ont été dotés plus tard comme Caraman qui a été le seul club de l’élite française a évoluer encore en extérieur dans l…. C’est ainsi que le Racing Club Municipal de Toulouse a investi la salle du Pré-Catelan, au […]

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  8. […] remontées successives. D’autres clubs régionaux lui dament aussi le pion régulièrement (Caraman et son terrain en mâchefer, les Cadets de St Etienne, patronage de la cathédrale du même nom qui officiera deux saisons dans […]

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  9. […] de manière éphémère pour les deux derniers cités. Relevons également la présence de Caraman (banlieue toulousaine) dans la liste des clubs toulousains ayant fréquenté le gratin du basket […]

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  10. […] Bertorelle, neveu de Louis Bertorelle, l’ancien international qui a fait les beaux jours de Caraman et du RCMT dans les années 50 et […]

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